Le Blackberry constitue-t-il un frein à l’Entreprise 2.0 ?

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Alors que tout le monde s’accorde pour dire que l’adoption des médias sociaux en entreprise requiert un changement culturel, il existe pour moi un facteur à résoudre largement sous-estimé : le manque de synchronisme des outils et services du Web 2.0.

La grande majorité des interactions et du travail collaboratif en entreprise sont accomplis de manière synchrone. Qu’il s’agisse de conversations informelles, de groupes de travail « physiques », de réunions, d’échanges téléphoniques, de messagerie instantanées ou de vidéoconférences, autant d’aspect faisant partie de la vie quotidienne en entreprise. A contrario, les médias sociaux sont par nature asynchrones, leur adoption passant typiquement par la généralisation d’une attitude « donner pour recevoir ». Ce genre d’attitude, aisément adoptée en réunion dans l’univers formel de l’entreprise, est beaucoup plus difficile à adopter lorsqu’il s’agit de nourrir des communautés ouvertes.

Jusqu’à présent, le seul outil de communication asynchrone utilisé en entreprise est l’email, qui a été un formidable artisan du partage de la connaissance et du lien social. Mais l’adoption massive de l’email mobile (selon AOL, 16% des utilisateurs consultent leurs emails, privés ou professionnels, depuis un appareil mobile) au cours de ces dernières années est en train de rapidement transformer la manière dont l’email est utilisé (49% des utilisateurs d’email mobile consultent leurs messages dès réception).

Le Blackberry, en tant que premier appareil mobile utilisé dans la consultation et la manipulation d’emails, est en train de transformer notre mentalité.  Mais, là où l’iPhone enrichit notre expérience utilisateur en nous immergeant dans un univers communiquant asynchrone, le Blackberry nous force à un synchronisme de plus en plus grand, éloignant ainsi l’entreprise de l’état d’esprit nécessaire à l’adoption de l’Entreprise 2.0. De récentes enquêtes de NetApps et de ChangeWave Research soulignent ainsi le fait que l’utilisateur type d’un iPhone accède au web à travers un navigateur environ 40 fois plus qu’un utilisateur type de Blacjberry. Là où l’utilisateur de Blackberry passe 5 minutes sur le Web, l’utilisateur d’iPhone y passera 200 minutes.

Même si Google Wave a pour ambition d’introduire la conversation en temps réel dans notre boîte à lettres, ce service n’est clairement pas destiné à l’internet mobile, et ce nouveau type de comportement, synchrone, envers l’email n’est pas forcément bon signe quant à l’adoption des médias sociaux en entreprise.

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