Rumeur et internet ont très rapidement fait bon ménage. IL est d’ailleurs plutôt significatif de noter que le livre que leur a consacré Jean-Noël Kapferer (“Rumeurs, le plus vieux média du monde”) a vu son titre modifié en “Rumeurs, le plus vieux média en ligne” sur des sites pourtant aussi sérieux que le Journal du Net, ou spécialisés en veille stratégique, tels qu’Infoguerre ou Intelligence-Center…
Le terreau fertile sur lequel naissent et se développent sites collaboratifs et réseaux sociaux, conjugué à une pratique de plus en plus instinctive et de moins rationnelle du web, ne pouvaient que leur donner une dimension nouvelle. La récente mésaventure survenue à Digg, et décrite sur The Mu Life, montre à quel point ces nouveaux circuits de l’information sont fragiles et sujets à caution. Une pseudo-dépêche de Reuters, relatant le rappel par Sony de plus de 600 000 consoles PS3 au Japon, est ainsi remontée en première page du site, provoquant un embrasement parmi les fans de jeux vidéo.
Ce genre d’incident, inéluctable, ne peut que nous mettre en garde, non contre l’utilisation anarchique d’un web dont le contenu retourne de plus en plus aux internautes, mais plutôt contre une possible getthoïsation de ces nouveaux services. Un risque qui serait bien plus préjudiciable à l’évolution possible de l’internet que la propagation de quelques rumeurs.