Il est intéressant de constater, dans un monde toujours plus dématérialisé et virtuel, à quel point on semble a contrario s’attacher toujours davantage à des symboles que l’on pourrait croire obsolètes.
Une curieux téléscopage mental m’a en effet fait mettre en parallèle deux dépêches de l’AFP qui n’ont pourtant pas grand chose en commun, si ce n’est le fait de cristalliser notre époque autour de symboles forts. D’un côté, la reconstruction symbolique du Mur de Berlin par un parti politique satirique qui milite en Allemagne pour le retour à la partition, et de l’autre, la reconstruction au-dessus du Vatican du conduit de cheminée d’où s’échappera, à la fin du Conclave, la légendaire fumée blanche annonçant la nomination d’un nouveau pape.
Le Mur de Berlin et la cheminée du Vatican. Deux artefacts qui, pour des raisons fort différentes, marquent notre imaginaire et notre mémoire. Comme si, pour les évoquer, il était nécessaire de les reconstruire. Comme si, pour les faire parler, il était indispensable de pouvoir les toucher. Le monde a aujourd’hui besoin de signaux forts, tangibles, concrets, sensibles. Et c’est bien ainsi. Tout en tapant ces mots sur mon clavier, je jette un œil attendri sur le stylo-plume que j’avais abandonné depuis une dizaine d’années dans un tiroir, et que j’ai finalement décidé de sortir de son oubli le jour où j’ai débuté ce blog.