Lu dans “le Monde” hier soir (daté du 5 avril) une série d’articles sur les nouveaux enjeux de la toile. Ceux-ci n’auront d’ailleurs pas échappé aux esprits perspicaces: commerce et communication. J’ai un peu eu l’impression de retrouver là des thèmes déjà fort exploités il y a 5 ans, il y a 10 ans… Après s’être développé dans un grand élan libertaire, le net est devenu la chasse gardée des ingénieurs, avant de passer sous la coupe réglée des grandes puissances économiques. Directement de la programmation à la communication, en quelque sorte.
Ce qui est nouveau, par contre, est que les nouveaux acteurs de ènième mutation de l’internet met en jeu une troisième dimension fondamentale du web, qui avait été jusqu’alors trop largement sous-estimée: le contenu. Qu’il s’agisse d’Amazon, de Google ou de Boursorama, les principaux gagnants de la nouvelle économie ont tous aujourd’hui un point commun: ils vendent et distribuent… de l’information, sous une forme ou sous une autre. Nous sommes désormais loin de l’envolée spéculative connue il y a quelques années par des groupes high-tech comme Cisco, ou des maneuvres à haut risque de sociétés comme Microsoft voulant mettre internet sous tutelle commerciale.
Cette tendance est nouvelle, sans doute prometteuse pour ceux qui, comme moi, croient en l’importance du contenu dans le message. Dangereuse, également. Les internautes ont aujourd’hui un devoir de vigilance. Des études ont montré que près de 80% des étudiants utilisent – de manière presque exclusive – les moteurs de recherche (Google en tête) pour accéder à l’information sur le net, et que la quasi-totalité d’entre eux font confiance à l’information trouvée par ce moyen. Mais lorsque l’information devient un enjeu commercial, quelle crédibilité a-t-elle ? Alors que l’accent a depuis toujours été mis sur l’apprentissage (pour les usagers) et la performance (pour les acteurs) technologiques, il est grand temps d’apprendre aux gens à vérifier et à recouper les informations si généreusement mises à notre disposition par des entreprises sont les intentions ne sont pas toujours claires.