Le marketing viral vient d’avoir les honneurs d’une dépêche de l’AFP, en date de ce matin, titrée “Internet: le marketing viral, une arme à la mode mais qui risque d’agacer”. Vu l’importance de la diffusion de ces dépêches, je suppose que “l’effet de mode” que relate celle-ci risque de s’amplifier au cours des mois à venir !
Mais le plus intéressant n’est pas là. En mettant l’accent sur un type d’actions commerciales dont le succès réside -justement- sur la confidentialité, voire l’élitisme, l’AFP brouille les cartes, en omettant d’une part de soulever le vrai problème de l’équilibre entre l’information et la désinformation sur internet, et d’autre part en figeant dans le temps une pratique qui, par essence, est appelée à évoluer très rapidement. Les virus ne survivent que grâce à la mutation, et il est à la fois vain et désespérant de vouloir tirer si vite des conclusions d’une pratique prometteuse au vu de ses résultats.
Des internautes à la limite de l’agacement ? Peut-être, mais plus que par le passé sans doute, le marketing viral pousse le marketing à la créativité et à une remise en question en profondeur. Il n’est plus aujourd’hui possible en ce domaine d’appliquer de vieilles recettes éprouvées, et la vieillesse se mesure de plus en plus à l’aune des mois qu’à celle des années. “De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace”, proclama un jour Danton face à un pays en guerre. Dans un univers où les initiatives et les idées sont de plus plus rapidement consumées et consommées, seules l’audace et l’inventivité auront une chance de survivre. Seules les idées mutantes émergeront.