Rédhibitoriac

Vue au Centre Pompidou, l’exposition Dyonisiac, essentiellement pour me rendre compte par moi-même du bien-fondé des critiques qui lui sont adressées. J’ignore le nombre de chats jusqu’alors injustement fouettés au sujet de ce non-événement, mais cet accrochage en est un.

Outre le fait que le commissaire de l’exposition n’a pas cru bon de retenir une seule artiste femme dans sa sélection (voir à ce sujet le tract proposé sur le site artpies), on est d’emblée frappé par la taille des œuvres et des installations présentées. Le sens aurait-il peur du vide ? On est tenté le croire, lorsque le discours prétendument subversif et jubilatoire de tout ces artistes se réfère volontiers à Nietsche, à Debord ou à Deleuze. Mais le point faible de ce discours ne se trouve pas tant dans cette débauche d’effets et d’espace que dans son propos lui-même. Là où ces artistes voudraient interroger la société ou l’art, ils ne réussissent qu’à mettre en question leur propre travail, par un curieux et inattendu effet de miroir.

Car que nous montre-t-on à voir ? Essentiellement des redites, souvent maladroites, de l’histoire de l’art contemporain. L’installation de Paul McCarthy et Jason Rhodes a autrement moins d’impact et de signification que la “merde d’artiste” mise en boîte par Manzoni. L'”atelier clandestin” de Malachi Farell nous renvoie aux installations d’Oldenburg ou aux machines d’Oppenheim, sans pour autant convaincre. La sculpture de Martin Kersels rappelle les igloos de Merz, moins la violence et la liberté d’esprit. Se voulant un manifeste de la création libre et exaltée, Dyonisiac n’est somme toute qu’un constat d’échec. L’échec flagrant de l’institution Beaubourg à faire preuve d’une vision artistique éclairée.

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