C’est face aux Noces de Cana de Véronèse que se trouve à présent la Joconde, entourée d’une cinquantaine d’autrs œuvres de la renaissance italienne, dans la Salle des États du musée du Louvre, entièrement rénovée à cette intention et tout juste réouverte au public. Les millions de visiteurs qui viennent chaque année contempler le tableau de Léonard de Vinci apprécieront certainement, mais il y a là matière à réflexion. Car qu’ont en commun ces deux chefs d’œuvre, à part le fait d’avoir été tous deux peints au XVIème siècle ?
Peu de choses. Ni le format (l’un démesurément grand, l’autre étonnament petite), ni le support (Léonard utilisa le bois de peuplier, alors que les Noces de Cana, destinées à orner les murs d’un couvent, ont été peintes sur toile, la salinité de l’air de Venise étant incompatible avec les techniques de fresque existantes à l’époque), ni la facture, ni l’histoire, ni même le sujet (sacré pour l’un, profane pour l’autre) ne rapproche ces deux peintures. Leur seule réelle affinité, en fait, est leur valeur inestimable, et tous les efforts de muséographie semblent là avoir trouvé leur limite: en sacrifiant la cohérence au spectaculaire, le Louvre a l’air d’avoir privilégié le marketing à la pédagogie, et réintroduit les marchands sous les travées du temple.
Au milieu de tout ce monde, Mona Lisa doit se sentir bien seule…
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J’ai toujours pensé, en voyant l’attroupement serrés devant la Joconde, à une classe : les moins sages au fond, et la maîtresse qui domine d’une force surnaturelle. Elle explique maintenant toute la Rennaissance italienne, trop vite, parce que le programme est trop long, juste quelques toiles, les “meilleures” — mais elle est à sa place : devant son public.
Votre blog est merveilleux — mais ne le mettez pas votre texte en italique si vous voulez être lu sur un écran.