De toutes les nouvelles technologies qui se développent sur le web, l’une des plus intéressantes est certainement le podcasting. Il eut été étonnant que le son, si présent dans l’esprit et la culture de la majorité des internautes, n’ait pas été intimement mêlé aux dernières avancées du multimédia.
Je ne doute pas que les communicants, dont je fais partie, trouveront très rapidement le moyen de tirer parti des nouvelles opportunités offertes par la diffusion “naturelle” de fichiers audio sur le net, mais j’ai surtout envie de parler des solutions que le podcasting peut apporter aux médias écrits traditionnels, à l’heure où l’internet est devenu pour eux un passage obligé.
Les accents incantatoires des “Chants de Maldoror” par un Isodore Ducasse en fin de vie, ou la verve ambigüe d’une interview de Céline résonneront toujours à mes oreilles, et je pense que les détenteurs de tant d’archives irremplaçables ont aujourd’hui à leur portée un nouveau moyen de le diffuser et de le démocratiser. Un pan entier de notre culture s’adresse, non pas à notre vue, mais à notre ouïe. J’imagine que les lecteurs assidus de l’Equipe seraient aujourd’hui preneurs, si un abonnement modeste leur permettait aujourd’hui de réentendre sur leur lecteur mp3 les strophes enthousiastes de la Marseillaise telle que l’a chantée l’Equipe de France victorieuse en 1998, tout comme ceux des Echos seraient sans doute heureux de regoûter aux discours pleins d’assurance d’un Jean-Marie Messier aux commandes de Vivendi.
Il y a là matière à nostalgie, mais il y a également là matière à contenu. Ne laissons pas aujourd’hui échapper la première irruption de l’audio hors du domaine de la piraterie musicale. Forts de leur expérience et des attentes de leur lectorat, les médias écrits ont aujourd’hui une chance unique de différencier leur contenu online de leur contenu imprimé. Ou peut-être devrais-je suggérer à l’AFP de m’occuper de la construction de leur département de dépêches audio ? Tiens, c’est une idée à suivre…