Mon petit précis de diffusion de l’Entreprise 2.0

Je trouve plutôt ironique que, tout en mettant l’accent sur la transformation nécessaire / mise en œuvre sur le chemin menant à l’Enterprise 2.0, la plupart des études de cas et d’écrits sur le sujet, notamment lorsqu’il s’agit de parler d’”adoption”, en décrivent les diverses étapes, et très rarement le voyage lui-même. Bien que la collaboration soit amenée (espérons-le) à devenir notre manière globale de travailler, l’accent est mis sur les technologies, les pratiques, les pilots, les comportements, le mangement,… sur l’introduction d’outils et de recettes, sans tenir compte des contraintes et des mutations qui pèsent sur le système dans son ensemble: l’Entreprise elle-même. Cela me fait parfois penser aux médecins parlant d’organes, de traitements et de maladies locaux sans jamais mentionner, ou prendre en considération, le corps humain dans son ensemble.

Le vocabulaire lui-même dénote cet état d’esprit: «adoption de l’Entreprise 2.0» sonne comme une méthodologie « du petit bout de la lorgnette » orientée technologie, davantage centrée sur les processus que sur l’être humain. Ne me méprenez pas ; je ne suis pas en train de dire que nous devrions laisser tomber les pilotes, enrôler tout le monde avec un joli sourire et crier à tout va «nous avons les outils, nous sommes 2.0». Très peu ont essayé, bien moins encore ont réussi. Le nombre de connexions sur une plateforme sociale ne signifie rien au-delà de la propagande absurde et du socialwahing. Nous allons devoir continuer notre travail de coaching, d’évangélisation et de mise en évidence de pratiques émergentes pendant longtemps encore. Semer, puis élever, voila l’attitude correcte. Une vue plus large sur les dynamiques de diffusion de l’Entreprise 2.0 peut nous aider à mener la transformation à l’échelle systémique.

Culture d’entreprise, autonomisation individuelle et modèle de management sont les trois données principales à prendre en compte dans tout changement organisationnel. Regardons de quelle manière un paradigme collaboratif pourrait se mettre en place dans une organisation, en tenant compte d’environnements corporate et d’agents du changement différents, et considérons trois approches principales différentes.

Diffusion holistique

La convergence entre une culture d’entreprise et la vision d’un leader est, évidemment, un terreau idéal, non seulement pour y faire croître un environnement collaboratif, mais pour mettre en place un écosystème complet de «social business» construit autour du client. La transformation d’une telle entreprise n’est qu’une question de temps et de communication adéquate, les pratiques adéquates faisant déjà partie intégrante de chaque service de l’entreprise. Cela ressemble à une vision idéale des choses, mais nous connaissons tous les exemples de Zappos et de Cisco…

Diffusion empathique

La plupart des entreprises ne sont pas conçues pour la collaboration. Favorisation sa diffusion à travers toute l’organisation requiert la mise en œuvre de tout ce que nous, praticiens, connaissons bien : trouver les bons champions, se concentrer sur les services de l’entreprise les plus ouverts au travail collaboratif, communiquer sur les succès, et étendre l’expérience de manière itérative. Les enthousiastes deviendront des ambassadeurs, et les initiatives se diffuseront à d’autres services de l’entreprise. Michael Idinopoulos a parfaitement bien décrit cette approche sur son blog. Il y a de bonnes chances pour que ces méthodes puissent compenser une culture d’entreprise défavorable, si le management y apporte son soutien actif. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des cas d’études dont on parle suivent une approche similaire: l’empathie, que Michael appelle enthousiasme, est le ciment des relations humaines.

Diffusion fractale

Un des aspects les plus discutés de toutes les stratégies de diffusion de l’Entreprise 2.0 est la nécessité, et la difficulté, d’impliquer le management intermédiaire. Les structures hiérarchiques de nos entreprises exercent une forte pression sur les managers, et ils ont un rôle clef dans la plupart des processus business. Leur demander de changer pour jouer le jeu de la collaboration et de la complexité qu’elle sous-entend est souvent perçu comme leur demander de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Dans ce cas, l’empathie sera inopérante, et les évangélistes les plus talentueux y laisseront en vain leur énergie.

Les entreprises modernes sont éminemment fractales, composées de routines, de structures et de savoir-faire imbriqués qui influencent fortement le comportement de l’entreprise entière, même de façon invisible. Le pivot, l’ADN d’une entreprise, sont parfois profondément enfouis derrière de nombreux processus et tableaux de bord Excel. Identifier les compétences fondamentales d’une entreprise, que celles-ci soient déployées au niveau d’équipes, de services ou de divisions, et aider à la mise en place de pratiques collaboratives en leur sein, créera des motifs comportementaux qui seront transposables à l’ensemble de l’entreprise. De nouvelles pratiques, de nouvelles routines managériales émergeront, qui pourront être ensuite injectées dans d’autres équipes, d’autres services et d’autres divisions. Bien sûr, cela représente pour les mangers un réel challenge. Certains s’adapteront, d’autres non. Mais de nouveaux leaders émergeront, ouvrant la voie à un approche plus empathique, voire holistique.

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The Guilty Gift

La version française de ce billet est, une fois n’est pas coutume, sur le blog de Seth Simonds.

Is, in France, cause marketing soluble in social media? This is the question I asked myself when Seth proposed me to write this post, question which quickly turned into: “is cause marketing soluble in French culture?” as we must agree on the fact that, in Descartes and Pascal homeland, money, fine feelings, companies and charities maintain complex relationships.

Whether it be individuals or organizations, French people give, and give more and more. They are also ready to engage into causes they find ethical: 47% of them now claim having changed their consumption habits towards more sustainable products. This is not the lack of motivation or creativity, which occasions the charitable discretion of French companies, “discretion” which is particularly remarkable on the social web, but rather a mix of cultural and social factors unique to France.

The distrust paradox

It is a commonplace to say that consumers less and less trust brands’ and businesses’ communication.  More thought provoking is that they consider the same businesses’ engagement toward populations as largely inefficient (CSA study – October 2009). This is a highly paradoxical situation: for a company, getting committed to a cause allows giving credibility to its willingness to act ethically, but communicating about this commitment discredits it at the same time. For example, Kinder France initiative with the Secours Populaire, is barely promoted outside the limits of its website, echoing neither on Kinder Facebook page, nor of the Secours Populaire one. Many such initiatives are not highlighted beyond the company’s corporate website (Innocent) or beyond the point-of-sale (Pyrex).

Commitment and empathy, friendly rivalry

Unlike the Anglo-Saxons, who give sense to an initiative through action, the French generally put discussion at the heart of their approach. This behavior encourages my compatriots, when mixing feelings and discussion, to completely dissociate empathy (the charitable claim) from commitment (the gift and its assertion). It is good practice to stay (and look) restrained when we give, and to not too explicitly call for action when talking about a cause. French do not mix money with feelings.

Considering this, it is hardly surprising that the only NGOs leveraging the viral and empathic power of social media are “activist” associations like Greenpeace or Aids. They consider action and feelings as intimately related, and part of a global approach. Most others only timidly step outside of traditional media channels, even preferring to leave this initiative to internet users, without giving any active support. The page devoted to “webbénévoles” on the French Red Cross website delivers a clear message: make us your donations, relay our cause, but please do not ask us to engage ourselves. In such a paradoxical context, it is not surprising to notice how much associations are reluctant to associate themselves too openly to businesses, those symbols of profit and wealth.

Ethical = sincere

From “consume more” to “consume better”, marketing has recently undertaken a change of focus which, if often driving businesses to more commitment, is still largely prisoner of our cultural reflexes. But is this so bad? Are global, mainly American, brands which previously partnered with (RED), so well-intentioned? Don’t they seek, through their highlighted commitment, to restore an undermined trust, where French brands, for the same reasons, keep themselves understated? Social media do offer real opportunities to cause marketing, but require something today missing from so many initiatives: sincerity.

Photo Filtran

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The Power of Meaning

This is a guest post written by my online friend Ralph-Christian Ohr.

About one year ago, I started engaging in discussions on ‘innovation’ via Twitter. As a physicist, used to work in product/innovation management for technology-based companies, my understanding of innovation was: creating value for the customer by leveraging technology development. As innovation is accomplished by people for people – companies are eventually run by people- I had a suspicion, though, that human nature is likely to play an important role in the innovation process. Through valuable exchange and discussions, I have come to the conclusion, that there is another dimension on the rise for innovation: MEANING.

Some time ago, I came across an interesting article named “A new era of meaning” by Tim Leberecht. It outlines that “Consumption-driven wealth and status are being replaced by identity, belonging, and a strong desire to contribute and do something “meaningful” rather than just acquire things.” A couple of related articles, from authors, such as Umair Haque and Roberto Verganti, are listed to support this trend. Verganti suggests to consider technology and meaning as two independent dimensions for innovation. Innovation of meaning can be achieved through a design-driven approach. He writes:

“The second finding is that people do not buy products but meanings. People use things for profound emotional, psychological, and socio-cultural reasons as well as utilitarian ones. Analysts have shown that every product and service in consumer as well as industrial markets has a meaning. Firms should therefore look beyond features, functions, and performance and understand the real meanings users give to things.”

After giving this some thoughts, it rang completely true to me: The approach to consider both technology and meaning as subjects of innovation basically reflects the human (psychological) structure. We aren’t just rational, determined by functional/utilitarian needs or jobs to be done, usually addressed by technological solutions and product features. It’s emotions that build our intense experiences, representing entrenched and subconscious needs/beliefs that drive our behaviour and significantly rule our decision making process. If that, what we do, is in accordance with these needs and beliefs, our experience is meaningful – it makes sense for us. We cannot exclude emotions from business because they are inherently human. But they can be used as a point of difference in products and services with emotional relevance.

But what exactly is meaning? I found a valuable definition in an older Business Week article “Understanding why people buy” by Darrel Rhea:

“Meaning is what humans create to construct a sense of reality. We are meaning-making machines. We constantly try to make sense of our life by forming a picture or story about reality. The stories we create internally provide the background or context for our lives and are often not articulated externally. Yes, that’s right, reality is something that we actively construct, and each of us generates a slightly different version.
This individual sense of reality is what we base our values, goals, and aspirations on, and, in turn, those drive our preferences. In short, our own sense of meaning defines who we are as people and the things we value.”

“In a developed, affluent world, a large percentage of purchase decisions are made to reinforce or express a sense of meaning. Put another way, we seek experiences that give our lives meaning or coherence.”

I think that’s what Simon Sinek intends to share with his message “Starting with Why” – you should definitely watch his talk in case you haven’t done yet. He mentions that particularly innovators and early adopters in the innovation diffusion cycle are attracted when novel offers meet their understanding of meaning. These early buying groups in turn determine whether an innovation can spread to the mass market and thus be finally successful. By stressing how “Nike turned $2.50 of raw materials into something that stands for efficacy and power and liberation”, Guy Kawasaki claims: “Make meaning, not money” – money may very well follow if the offering means something beyond the sum of its components.

All this indicates that business and companies are becoming increasingly aware of the importance of acting “social”. What’s the consumer’s role in this game then? I think we all should start trying to live meaningfully – according to our individual values and beliefs – and pay attention to our emotions as best as we can. “The Betterness Manifesto” by Umair Haque may serve as a great suggestion how to approach this. If awareness for emotions and meaning on the part of companies coincides with consumers’ authenticity, empathy can flow and pull processes, e.g. for innovation may occur. In this sense, every single consumer may contribute to more economical and social prosperity in the future by showing a self-aware behaviour – to a more meaningful prosperity.

All of us can contribute to a more meaningful prosperity

What do you think?

Ralph-Christian Ohr, PhD in physics, extensive experience in product/innovation management for international technology-based companies. Personal credo: “Innovation is key to keep up with time – for companies and individuals.”

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Le pouvoir du sens

Ceci est un billet d’invité écrit par Ralph-Christian Ohr.

Il y a environ un an, j’ai commencé à participer à des discussions autour de l'”innovation” sur Twitter. En tant que physicien, travaillant dans le management produit/innovation pour des entreprises technologiques, je voyais l’innovation comme: la création de valeur pour le client s’appuyant sur le développement technologique. L’innovation étant accomplie par l’individu pour l’individu – les entreprises sont en fin de compte dirigées par des individus – je commençai cependant rapidement à réaliser que la nature humaine est amenée à jouer un rôle important dans le processus d’innovation. De précieux échanges en discussions, j’en suis arrivé à la conclusion que l’innovation intégrait de plus en plus une autre dimension: le SENS.

Je suis tombé il y a quelque temps sur un intérressant article de Tim Leberecht intitulé “A new era of meaning” [une nouvelle ère du sens]. Il y décrit que “le statut et la richesse fondés sur la consommation sont en train d’être remplacés par l’identité, le sens de l’appartenance, et un profond désir de contribuer et faire quelque chose “qui ait du sens”, plutôt que de simplement accumuler des objets.” Il cite également quelques articles allant dans la même direction, écrits notamment par Umair Haque et Roberto Vergandi. Vergandi suggère de considérér la technologie et le sens en tant que deux dimensions indépendantes de l’innovation. Innover dans le sens peut se faire à travers une approche basée sur le design. Il écrit:

“La seconde découverte est que les gens n’achètent pas des produits mais du sens. Les gens utilisent autant les objets pour des raisons profondément émotionelles, psychologiques et socio-culturelles qu’utilitaires. Les analystes ont démontré que chaque produit ou service, tant dans le domaiine de la grande consommation qu’industriel, possède un sens. Les entreprises devraient donc regarder au-delà des caractéristiques, des fonctionnalités et de la performance, et comprendre le véritable sens donné aux choses par l’utilisateur.”

En y réfléchissant, cela m’est apparu tout à fait juste. L’approche consistant à considérer à la fois la technologie et le sens comme sujets à l’innovation reflète la structure (psychologique) humaine. Nous ne sommes pas seulement rationnels, fruits de nos besoins utilitaires/fonctionnels ou des tâches à accomplir, ces aspects étant généralement adressés par des soloutions techniques et des caractéristiques produit. Notre expérience est bâtie sur les émotions, et représente les besoins/croyances subconscients profondément ancrés en nous qui conditionnent notre comportement et réglemente notre processus de prise de décision. Lorsque ce que nous faisons est en accord avec ces besoins et croyances, notre expérience est significative – elle a du sens pour nous. Nous ne pouvons pas exclure les émotions du business, parce qu’elles sont inhérentes à l’esprit humain. Mais nous pouvons au contraire les utiliser comme élément différenciant dans les produits et services à pertinence émotionnelle.
Mais qu’est ce que réellement le sens ? J’en ai trouvé une définition pertinente dans un ancien article du Business Week intitulé “Understanding why people buy” [Comprendre pourquoi les gens achètent] by Darrel Rhea:

“Le sens est ce que les hommes créent pour construire leur perception de la réalité. Nous sommes des machines à fabriquer du sens. Nous essayons constamment de donner du sens à notre vie en nous formant une vue ou une histoire de la réalité. Les histoires que nous nous créons fournissent le cadre ou le contexte de notre vie et ne sont en général pas formulées à l’extérieur. Oui, c’est vrai, la réalité est quelque chose que nous créons activement, et chacun de nous en construit une version légèrement différente.
Ce sens de la réalité individuel est ce sur quoi nous basons nos valeurs, nos buts et nos aspirations, qui, à leur tour, conditionne nos préférences. En résumé, notre propre perception du sens définit qui nous sommes, en tant qu’être humain, et les objets auxquels nous accordons de l’importance.”

“dans un monde développé, riche, un grand pourcentage de nos décisions d’achat permettent de renforcer ou d’exprimer une perception du sens. En d’autres termes, nous recherchons des expériences qui donnent à notre vie du sens ou de la cohérence.”

C’est il me semble ce que Simon Sinek cherche à partager dans son message “Starting with Why” [Débuter avec le pourquoi] – au cas où vous n’auriez pas encore regardé son intervention, je vous incite fortement à le faire. Il mentionne que les innovateurs et les “early adopters” du cycle de diffusion de l’innovation sont particulièrement attirés lorsque des offres novatrices correspondent à leur compréhension du sens. Ces groupes d’acheteurs précurseurs vont à leur tourd éterminer si une innovation peut se diffuser dans la masse et finalement avoir du succès. En soulignant comment “Nike a transformé $2,50 de matière brute en quelque chose qui incarne l’efficacité, le pouvoir et la libération”, Guy Kawasaki affirme: “Faites du sens, non de l’argent” – l’argent peut très bien suivre lorsque l’offre signifie plus que la somme de ses composants.

Tout ceci indique que les entreprises sont de plus en plus conscientes de l’impportance d’agir “socialement”. Quel est le rôle du consommateur dans la partie qui se joue ici ? Je pense que nous devrions commencer à essayer de donner du sens à notre vie – en accord avec nos valeurs et croyances personnelles – et porter autnat d’attention que nous le pouvons à nos émotions. Le “Betterness Manifesto” d’Umair Haque peut nous être d’une grande aide dans cette approche. Si la prise de conscience des entreprises en faveur du sens et des émotions coïncide avec l’authenticité côté consommateurs, l’empathie peut circuler et irriguer les processus, notamment en faveur de l’innovation. Ainsi, chaque consommateur peut contribuer à un futur plus prospère, socialement et économiquement, en adoptant un comportement plus conscient – à un futur plus porteur de sens.

Nous pouvons tous contribuer à une prospérité plus porteuse de sens.

Qu’en pensez-vous ?

Ralph-Christian Ohr, PhD in physics, a une large expérience de la gestion de produit/innovation auprès d’entreprises technologiques internationales. Son credo personnel: “L’innovation est la clef permettant de rester au niveau de son époque – qu’ils s’agisse d’entreprises ou d’individus.”

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Social Business, Decision Making and the Future of Management

How do we take decisions in a networked, community-based, environment? Yet crucial to one of the core competencies of business, this very question is quite never addressed in the fast growing literature about Enterprise 2.0 or Social Business.

In order to mitigate risk and insure operation’s reproducibility, business processes have relegated decision making at the fringe of most workers’ tasks, and have somehow left its responsibility to the higher levels of hierarchy. To compensate for the fact that problems to be solved are more and more complex, organizations evolved from pyramidal to matrix based, partly to allow for greater expertise in decision making. With no real convincing improvement in fact. As companies face an always faster changing and more competitive environment, and as networked collaborative work appears as a more and more obvious solution to cope with complexity and with the required level of innovation, we still have very few clues about how to deal efficiently with decision making.

Esteban Kolsky recently left me a great comment, which he developed in an article, about the future of social business. Sooner or later, brands will have to include customers in their business decisions. But how will that be? Who will be in charge of taking the structuring decisions? Of course, we are still have plenty of time before most companies open their internal silos to customers’ voice. But going there, and even further, as Esteban suggests, will require a clear understanding of what’s going on on the decision making’s side.

Up to now, despite their highly heralded collaborative nature, present initiatives and case studies in the Enterprise 2.0 field give no insight. If you closely look at the departments they affect, you will find out that no real decision takes place inside the collaborative garden. Marketing? Most decisions are taken upstream, and social media integration is more tactical than strategic. R&D? Decisions are taken downstream, and collaborative work is either used for intelligence or for strictly processed innovation. Knowledge Management? There is no decision to be seen there too.

Don’t misunderstand me. I am not saying that those are of no value, I am just noting that successful Enterprise 2.0 implementations do not tackle the collaborative decision making issue. Not yet. Not until some organizations are brave enough to build sandboxes (not pilots, these have to be on purpose, fast paced, experimental initiatives) to tackle this challenge, we are left to speculate…

On Management and Leadership

The easiest way to address decision making is to keep it away from collaborative spaces. Does this look like an heresy? It is, but this is exactly what a new breed of so-called ‘collaborative’ tools, such as SAP StreamWork, does. Despite their claim, they facilitate collaborative problem analysis, NOT decision making, delegating the real responsibility to the traditional command-and-control management chain, where each manager takes his share of decision, according to his place in the hierarchy.To step out this broken model and truly leverage the power of collaborative networks, decisions definitely need to take place inside communities and networks, not outside, which means releasing control and leveraging emergence. This is not your typical managerial task. Today’s management has to deal with a dual burden: escaping from a rigid hierarchical model, inherited from the industrial age, which doesn’t allow for much freedom in decision making, and building enough trust to encourage other workers to escape from his own hierarchical imprint. In that sense, despite the fact that involving management in Enterprise 2.0 adoption and Social Business design is an imperative, there are no more dubious candidates than managers to cope with community-based decision making. Even worse, hybrid communities, involving both employees and customers, cannot be managed.Building trust, encouraging sharing and enthusiasm is more a leader’s job than the one of a manager. Leaders are more likely to drive adoption and to foster collaboration. But what about decision making? There is no single and simple definition of what a leader is or should be, but from the most authoritarian to the most libertarian one, they all share two common points: influence and a vision, which both weight negatively on the group in a decision context. it is likely that leaders might more than often raise consensus around their own perspective.
Yes, managers and leaders are the necessary catalysts of Social Business adoption and setup. But when it comes to decision making, both might get as much as possible out of the way.

On Complexity and New Skills needed

On his blog, Bas Reus suggests that we stop predicting, and embrace emergence instead. But, to be fruitful, this supposes that emergence leads to convergence (to a common view, or, at least, to a common action plan), and that negative outcomes are quickly enough identified to allow for new orientations. It supposes that decision making takes place
somewhere. Absolute self-organization is not an option for organizations, and so is total failure. Workers need to be sufficiently individually empowered to be able to take their own decisions, according to their skills and competencies, without been entangled by a manager’s or a leader’s view, but they still need guidance. We can watch today the effects of such self-organization and independent decision making in the financial realm. While banks and trading companies pursue a quite clear strategy, traders are left alone in their tactical decisions making. Big profits, erratic losses, as, among others, in the exemplary Kerviel affair
Empowering both customers and knowledge workers by providing all information needed for correct analysis, facilitating individual decision making according to one’s competencies and learning abilities, providing guidance across internal and hybrid clusters and communities, fostering autonomy, those are the new skills needed inside organizations to unleash the power of networked environments. To reach the next step, companies dipping their toes into Social Business will need people who combine HR skills with high analysis-synthesis competencies. Empowerers?

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